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  • Comprendre « le projet » sportif dans sa complexité, c’est aujourd’hui développer de nouveaux instruments de pensée

    Souvent « Le programme », « le plan » « la méthodologie » de l’entraînement sont conçus comme une commande ou une prescription normative qui s'exerce en direction du travail des entraineurs

    – Postulats de la prévisibilité du futur grâce à la quête des bons moyens à mettre en œuvre dans un environnement postulé stable

    – Acceptation d'une « commande normée » linéaire, simple et rationnelle, postulant un raisonnement cognitif de type fin-moyens et une causalité linéaire : cause (l'intervention)  - effets (les objectifs de l’entraînement), et une action articulée à des décisions délibérées et logiques (définir des situations, diagnostiquer des difficultés, concevoir et proposer des remédiations, etc.).

    Ce faisant le travail des entraîneurs est envisagé comme une activité « simple », rationnelle, logique, transparente, facilement accessible à la compréhension : une cohérence construite autour de l’idée de « l'homme seul aux commandes » et de l’existence d’« one best way »

    - Par exemple, l’analyse SWOT de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces), en langue française « Atouts Faiblesses Opportunités Menaces » qui est souvent cité comme un outil permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine d'activité. Cette vision très rationaliste des années 50/60 est évidemment de plus en plus discutée. Pourquoi ?

    L’activité sportive se déroule dans des environnements instables :

    Prééminence de la variable temporelle : les domaines dont il est question sont dynamiques ; ils évoluent continuellement, avec ou sans intervention humaine. La contrainte temporelle peut jouer à deux niveaux le premier est celui de la pression qu'elle exerce sur les délais de décisions ; la seconde est celui des délais qu'elle impose avant que les effets d'une action ne soient visibles en raison des délais de réaction du processus.

    Les acteurs responsables de leur fonctionnement ne peuvent pas eux-mêmes exercer une supervision totale. Le concept « d'intrasparence » rend bien compte de cet état de fait : ce qui devrait être visible ne l'est pas. Cet état de fait est autant dû à des objectifs et des tâches mal définies qu'à l'impossibilité d'appréhender l'ensemble des réactions et des états possibles du processus à contrôler.

    L'existence au sein même des processus à contrôler de logiques divergentes, non hiérarchisées et souvent interdépendantes. Ce fait peut être vu comme une définition de la complexité qui peut être comprise comme une propriété intrinsèque du système mais aussi comme subjective et liée aux compétences des personnes chargées du pilotage de l’entraînement. Dans tous les cas, ceci implique que pour chaque situation plusieurs solutions satisfaisantes soient envisageables.

    En fait, les propriétés des environnements instables condamnent le pilotage de l’entraînement à un contrôle partiel du système et font du pilotage en grande partie un « art d'utiliser les circonstances » au moins autant qu'une application neutre et distanciée de normes et protocoles techniques. Les acteurs sont en permanence en train de faire des arbitrages entre les règles à appliquer et la façon de les interpréter selon les contingences du système.

    Toujours décidé à aborder chaque question « pratique » sous l'angle de la complexité Cf. le doc colonne de gauche